index » NWN » Valencia Aldenen
Description
Nom du compte joueur forum : Wen

Nom du compte joueur module : Nefle

Nom du perso : Valencia Aldenen

Race : humain

Age : 24

Alignement : neutre mauvais

Religion : Valencia ne semble prier de dieu en particulier.

Sa fascination pour le sang et la souffrance pourrait la penser proche de Loviatar, mais c’est un culte qu’elle n’a jamais fréquenté. Ses parents avaient semble t’il une affiliation avec Gargauth.

Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : roublard 25

Arme de prédilection : Aucunes

Langues : Commun

Trait de Caractère/Description physique : Son visage rond et candide est encadré par une belle masse de cheveux de couleur rouge vif. Ses courbes jeunes et pleines, sans être excessive pour rester dans la moyenne. C’est une femme d’une vingtaine d’année environ, suffisamment belle et innocente pour qu’on ait l’envie de lui donner le bon dieu sans confession. Elle a un regard curieux, deux grand yeux marrons qui ne la distingue pas du commun des mortels, mais qui ont tendance à observer tout ce qui peut bien passer par là. Souvent vêtue de rouge, elle aime se faire distinguer en public, essayant de rester toujours d’une grande courtoisie, même si son caractère impulsif et difficilement contrôlable fini parfois par reprendre le dessus, jusqu’à la rendre parfois totalement obtus et incapable d’écouter les autres. Ses mains et ses avants bras sont couverts de dizaines de petites scarifications, suffisamment discrètes pour passer relativement inaperçu.

Caractéristiques :

FOR: 12

DEX: 16

CON : 14

INT: 14

SAG: 10

CHA : 12

BG
Son monde :

Une voix résonne dans sa tête, « te souviens-tu de ton monde ?… Tu n’as pas pu oublier ce qui t’a forgé…»

C’était il y a une quinzaine d’année à présent, plus de quinze ans à affronter la réalité, SA réalité…

Elle avait à peine huit ans à cette époque, une enfant… Mais l’enfance peut parfois être bien cruelle, de part son ignorance et son innocence…

Elle vivait dans une grande maison dans les quartiers riches d’Athkatla, la capitale de l’Amn, une citée de complot et de corruption.

Ses parents étaient des commerçants. Cousins de par leur sang, ils étaient issus d’une lignée suffisamment riche pour se permettre de vivre dans le luxe sans vraiment avoir à travailler.

Mais comme beaucoup de gens riche, ils se distinguaient plus particulièrement des autres par la même soif de l’or. Il fallait faire rentrer toujours plus pour d’or pour amortir toutes les dépenses… il fallait avoir toujours plus d’or pour avoir plus de pouvoir… il fallait en avoir encore, simplement pour en avoir plus.

Et dans ce petit monde doré, Valencia pouvait être considérée comme une véritable petite princesse, car ses parents obéissaient au doigt et à l’œil à chacuns de ses caprices. Il fallait la servir comme la véritable petit enfant gâté qu’elle devait être.

C’est dans ce contexte, Loin de la pauvreté, loin de la misère, que Valencia développa, au sein de cette famille, une sorte d’admiration pour la souffrance.

Sans pitié envers les autres, elle était considérée par la plus part du personnel de la demeure familiale comme un véritable petit monstre. Elle voulait toujours plus… Et l’on ne pouvait rien lui refuser, car un seul mot d’elle et c’était le licenciement assuré, avec toutes sortes d’ennuis à la clef.

Ainsi, Valencia, la reine des caprices gouvernait sans pitié et en toute liberté, sur son petit royaume, sur SON monde. Torturant de diverses manières, tout ce qui pouvait être à porté de bras.

Non pas qu’elle soit une enfant au fond particulièrement mauvais ou diabolique, mais elle ignorait totalement ce que les gens pouvaient ressentir. Elle n'avait jamais été à leur place. Elle n’avait jamais connu la douleur, aussi bien morale que physique, en dehors des petites maladies infantiles qui ne l’avaient guère plus marqué que cela.

Et on lui donnait tout, sans concession…. Et elle c’était habitué à cet état de fait, pour elle tout était normal. Les choses étaient et devaient être ainsi.

Mais tout règne finit par avoir une fin et c’est dans l’excès que le petit monde de Valencia, tout doucement, s’effrita…

Le dressage :

Toujours la même voix qui résonne dans sa tête : « Te souviens-tu de la raison de ta première punition ? De ton premier véritable excès ?»

Valencia garde un agréable souvenir de son chien, un gros chien noir plein de poil qui adorait jouer avec elle. Elle avait du faire tout un caprice pour l’avoir, parce que ses parents avaient toujours été réticents à l’idée d’avoir un chien à la maison. Mais Valencia semblait si fasciné par ce chien… Et puis peut être que cela lui enseignera quelques valeurs…

Un chien bien dressé est un animal obéissant, Valencia ne tarda pas à le remarquer et un tel animal pouvait très bien être dressé par la peur. La peur qui n’est qu’une souffrance parmi d’autres… La peur de ne pas avoir à manger, la peur d’être punie par sa maitresse, la peur d’être frappée…

Certains aiment leur chien pour l’affection qu’il peut bien leur rendre…. Valencia, elle, était fascinée par le contrôle total qu’elle pouvait avoir sur cet animal, rien qu’à l’aide de quelques menaces…. Elle n’aimait en aucuns cas cet animal puant. D’ailleurs, Elle le frappait plus souvent qu’elle ne le caressait. Mais le chien, malgré toutes les souffrances enduré, semblait toujours plus l’admirer… Comme on aime et on admire celui à qui l'on doit la vie.

C’était un chien très peureux, un vrai froussard, pourtant il devait bien peser au moins le double de poids que Valencia. Il aurait pu lui sauter au cou et la dévorer, mais il ne l’a jamais fait. Lorsqu’elle lui lançait son fameux regard, il baissait les oreilles et poussait un petit couinement des plus pathétiques. Alors en échange, Valencia lui rétorquait un doux sourire rassurant, contente d’elle même.

Mais comme beaucoup d’enfant capricieux, Valencia finit par se lasser de son jouet, car pour elle ce n’était rien d’autre qu’un jouet. Elle n’était pas consciente que cela puisse être autre chose…

La maison était pleine d’objet coupant…. Des épées pour décorer les murs, des dagues cachées à divers endroits… Valencia connaissait une cachette près la cheminée de la maison, sous une dalle légèrement branlante. La lame de la dague était assez émoussée, mais elle était encore suffisamment coupante pour être très dangereuse.

De sa main gauche rassurante, elle vint caresser le flanc de son animal, alors que la droite tenait fermement la dague.

Ne ressentait-elle aucune émotion à l’idée de la souffrance que pourrait ressentir son chien ? Peut être qu’elle l’aurait été, si elle avait compris directement la portée de son geste…. Mais elle n’en effleurait même pas l’idée.

Elle trancha donc la gorge de l’animal sur le tapis verts devant la cheminée…

Il n’y avait nul remord dans ses yeux… Son regard fixait le sang écarlate qui jaillissait de la gorge béante, comme fascinée....

Fascination :

« Te souviens-tu de tes premiers fantasmes ? De ce qui a tant fasciné ton esprit ? »

Le sang d’un rouge brillant s’écoulait de la gorge béante de l’animal sur le tapis.

Valencia laissa retomber la dague souillée à même le sol, ses deux grands yeux marrons posé sur cette vie qui doucement s’échappait… Le sang, c’est la vie qui s’écoule… Et cette dague, c’est sa libération de cette affreuse coquille de chair qui la retient…

Lorsque le père de Valencia vit sa fille allongée sur le tapis au coté du chien agonisant, sa première réaction fut de vouloir la réconforté.

Lorsqu’il vu la gorge tranché de l’animal et la dague posé à coté, sa seconde réaction fut la stupéfaction.

Lorsqu’il vit la lueur de folie qui brillait dans le regard de sa fille, sa troisième réaction fut l’horreur, la colère et la prise de conscience d’une dure réalité qu’il s’était trop longtemps caché.

La punition de sa fille fut immédiate et sans appel, son père l’enferma à double tour dans sa chambre avec interdiction d’en sortir, sans autorisation. Ainsi le petit monde de Valencia commença douloureusement à s’effondrer avec sa première interdiction à la clef.

Mais elle ne se rendit pas immédiatement compte de cet état de fait… Elle était à présent tellement fascinée par la vie qui s’écoulait dans ses propres veines, qu’elle en oubliait tout ce qu’il pouvait bien l’entourer.

Dans le tiroir de sa commode, il y avait une paire de ciseau… Sa mère lui avait donné pour faire de la couture… Elle n’avait jamais que Valencia puisse s’en servir pour autre chose… Une maison contient toujours des tas d’objets coupants. Les ciseaux n’étaient pas très bien aiguisés, mais, avec un geste vif, ils pouvaient être extrêmement coupants.

Du sang… Elle le sentait s’écouler dans ses veines, parcourir son corps…

D’un geste net et précis, la lame du ciseau tranché l’avant bras de Valencia pour laisser ses veines béantes. Le sang s’écoulait doucement de son bras pour venir retomber sur les draps de son lit…

Une goutte, deux gouttes…

La douleur provoquée par la blessure se valait bien pour contenter une telle fascination…

Trois gouttes, quatre gouttes…

Bientôt, elle ne ressentirait plus la douleur… Elle s’y habituerait comme toute chose…

Cinq gouttes, un torrent…

Le sang c’est la vie…. Sa libération c’est la mort…

La douleur physique s’imprégnait peu à peu dans le corps de Valencia au fur et à mesure des diverses scarifications qu’elle pouvait infliger à son corps… Toutes plus affreuses l’une des autres…. Mais cela ne suffisait jamais à la contenter, le sang perlait en exerçant toujours la même fascination dans son être. Une folie qu’elle-même ne parvenait pas à expliquer… Un appel à la souffrance, à sa souffrance, pour contenter une fantasme qui allait au-delà de toute raison…

Mais bientôt, sa souffrance ne suffisait plus à la satisfaire… Son fantasme était plus profond, plus gangréné en son être…

Dégout :

La voix dans sa tête semble s’évanouir, comme si Valencia prenait peu à peu conscience, elle ne pouvait distinguer plus qu’un mot : «dégout »

Valencia murissait peu à peu, alors que les années s’écoulaient lentement. Elle avait quinze ans à présent et était déjà une fille relativement belle et cultivée.

Partout où elle passait les gens la regardaient et semblaient l’admirer, comme on admire quelque chose de beau et de précieux. Elle n’était pourtant encore qu’une adolescente à l’époque, mais son visage rond et candide la rendait excessivement charmante.

Elle ne tarda pas à comprendre qu’un nouveau pouvoir s’offrait à elle désormais… Un nouveau contrôle qu’elle avait sur les gens… Plus doux, mais aussi plus sournois… Ses prétendants étaient nombreux et certains semblaient même très sur d’eux… Mais ils gardaient toute cette même faiblesse, ce manque flagrant de volonté…. Et quand elle le voulait, ils fondaient dans ses bras.

Valencia menait ainsi la marche, se bâtissant tout un nouveau monde autour d’elle… Un monde qu’elle faisait à marcher à la baguette aux grés de ces caprices d’adolescente.

Un monde qu’elle pouvait briser aussi…

Car finalement, ces regards, qu’elle jugeait hypocrite, l’écœuraient au plus haut point. Ils étaient tous si niais, si pathétiques… Comme ce chien qu’elle avait dressé par la haine et qui pourtant avait été à ses pieds. Eux aussi, on pouvait les dresser comme des chiens à l’aide de quelques sourires et douce flatteries, et Valencia ne se privaient pas de le faire.

Des soirées étaient souvent organisées dans la demeure familiale, c’était l’occasion pour les parents de Valencia d’inviter certaines personnes haut placés ou plus populaire. C’était aussi l’occasion pour eux de faire parader leur fille, comme on exhibe un bijou qui coute très cher, mais dont l’obtention semble être une nécessité, tellement que c’est un bien des plus précieux.

Bien sur, Valencia détestait ces soirées où les regards étaient encore plus focalisés sur elle. La petite reine se lassait de cet état de fait, mais elle n’en laissait rien paraitre…

Elle aimait voir les autres à ses pieds… Elle aimait les voir tenter de déplacer des montagnes à chaque instant… Mais au final, elle n’avait aucuns respects pour ces gens là… Elles ne leur accordaient aucunes autres valeurs que son hypocrisie et ce profond dégout qui l’accompagnait.

Mais ce dont elle ignorait, c’est que ce violent écœurement était autant pour elle que pour les autres...

Obsession :

La voix dans sa tête se fait de plus en plus diffuse, totalement inaudible…

Lorsque la fascination devient obsession…

Les rêves de Valencia étaient parcourus de sang, de torrents écarlates inondant le monde. Les cadavres s’accumulaient et elle trônait au centre de tout, une reine de sang… Si belle, si charmante…On aurait dit un ange… Et pourtant si gangrené en son être… Un ange de sang…

Oubliez l’image de la petite princesse gâtée, oubliez le chien mort sur le tapis… Valencia était à présent l’image de la jeune femme idéale… Douce et séduisante… Celle que l’on continue désespérément à courtiser, même après un refus. Celle à qui l’on finit par tout pardonner…

Un soir, Valencia laissa pourtant sa fascination devenir obsession…

Son père avait engagé une nouvelle servante. Une jeune femme à peine plus âgé que Valencia et plutôt charmante dans son genre, mais un brin naïve. Elle se nommait Evelyne et se prit rapidement d’amitié pour Valencia. Une amitié qui aurait sans doute pu être longtemps partagé, si Valencia ne développait pas cet ardent désir au fond de son cœur…

Ce soir là, la maison était presque vide, hormis quelques serviteurs. Valencia se rendit dans le petit local qui servait de chambrée à Evelyne. D’un violent coup de chaise, elle assomma son « amie », puis coucha le corps inconscient sur la petite couchette de la chambrée.

A l’aide d’une dague tranchante, elle fit un trou assez important dans le cou d’Evelyne au niveau de la carotide. Le sang commença alors à dégouliner sur la gorge de la jeune Evelyne, d’abord par petite gouttelette, puis par flot plus abondant. Le visage crispé, Valencia admirait le visage de son amie qui demeurait calme et serein, malgré la plaie. Les fines lèvres de Valencia vinrent se poser sur la plaie béante, afin de venir aspirer le sang debordant… Son visage se détendit peu à peu, alors qu’elle s’abreuvait de ce nectar jusqu’à l’écœurement… Le sang vint bientôt recouvrir tout le fond de sa gorge pour y laisser un petit gout métallique.

Elle se redressa finalement, le museau recouvert de sang des lèvres jusqu’au bas du menton.

Mais elle ne devait pas laisser de trace… Elle devait cacher ceci… Quitte à tout détruire sur son passage.

Elle prit une petite lampe à huile et versa le contenu sur le corps agonisant, afin d’y mettre le feu à l’aide d’un petit briquet à silex. Elle devait se dépêcher, car le feu ne tarderait pas à se répandre dans toute la maison, mais elle voulait être certaine qu’il ne puisse pas y avoir de survivant qui puisse témoigner de quoi que ce soit.

Il n’y avait que trois serviteurs qui demeuraient continuellement dans la demeure, en plus d’Evelyne.

Le premier sentit l’odeur du feu et eut juste le temps de sortir dans le couloir, avant de se recevoir un carreau d’arbalète en pleine tète. Il n’était pas question d’hésiter pour Valencia, elle avait reçu un entrainement minimale au maniement d’armes aussi diverses que variés et sans être une experte, elle était suffisamment adroite pour devenir terriblement dangereuse, pour peu qu’il y ait un effet de surprise.

Le second serviteur fut une proie plus facile, puisqu’elle n’eut qu’à l’égorger dans son sommeil.

Le troisième, par contre, fut plus coriace, car Valencia ne le trouva pas dans un premier temps… Un doute commença à germer dans son esprit avait elle agi un peu trop précipitamment en mettant le feu au corps d’Evelyne. Elle chercha dans toute la maison, sans rien trouver, mais le feu commençait à se propager, plus rapidement que prévu. Elle se décida donc de sortir de la demeure, avant de se retrouver bloquer à l'interieur.

« Dame Aldenen, que se passe t’il ? » Fit une voix, alors que Valencia se trouvait dans le jardin.

Elle se retourna vivement dans la direction de l’homme, la dague encore ensanglantée dans sa main. Un léger sourire visible sur le coin de ses lèvres, si bien que le serviteur comprit très vite que dame Aldenen ne lui voulait pas que du bien… Valencia ne lui laissa, cela dit, pas le temps de pousser le moindre cri pour sa défense et lui sauta à la gorge pour lui planter la dague en plein dans la pomme d’Adam.

Elle devait se dépêcher…

Prenant tout son courage, elle tira le cadavre à l’intérieur de la demeure. Sans doute la tâche la plus difficile pour elle, car elle ne disposait que peu de force. Elle laissé le cadavre trainait près des flammes rougeoyantes et se dépêcha de sortir de la demeure une fois pour toute.

Elle était épuisée, mais sa tache était accomplie… Personne ne viendrait temoigner de ce qui avait vraiment pu se passer ce soir là…

Une nouvelle vie

Un léger gout de sang venait envahir sa bouche, alors qu’elle revenait peu à peu à la conscience…

Après l’incendie, sans doute l’avait on pensé morte et elle n’avait plus envie de faire changer cet état de fait. Il n’était pourtant pas question pour elle de mentir sur son identité, mais plutôt de ne pas faire allusion à certains détails…

Elle prit donc le navire vers le nord avec pour seul possession une dague et suffisamment d’or pour survenir à ses besoins… Elle n’avait pas de but précis, à présent, si ce n’est de s’éloigner le plus possible d’une famille qui l’étouffait. Ses pas la conduisirent vers la porte de Baldur…

Ce qui la choqua rapidement, alors qu’elle abordait cette nouvelle existence, ce sont les regards… Des regards qui l’ignoraient ou la méprisaient… Des regards qui préféraient tourner la tête dans l’autre sens, plutôt que de la regarder de face… Elle n’était plus le centre du monde… Elle n’était plus le cœur que tout le monde admire hypocritement… Son corps s’était plongé dans la masse et s’y fondait, comme une ombre disparait dans l’obscurité…

Pourtant, elle n’avait pas réellement changé ni physiquement, ni mentalement… Elle s’habillait toujours avec la même classe et fréquentée avant tout les endroits les plus riches de la ville.

C’est l’anonymat qu’elle avait cherché en fuyant son destin et maintenant qu’elle l’avait… Cela ne lui convenait déjà plus.

« Décidément, tu ne sais pas ce que tu veux… »

C’est durant cette période de solitude qu’elle prit gout au vin et il n’était pas rare de la voir plusieurs fois par jour fréquenter différentes tavernes, une bouteille de vin face à elle. Son habitude était de verser discretement quelques gouttes de son sang dans son verre. Cela ne rendait pas le gout meilleur, mais cela satisfaisait un désir qu’elle-même ne comprenait pas réellement. Elle ne buvait jamais jusqu’à l’ivresse totale, elle avait trop de respect pour elle-même pour ne pas en arriver là, mais elle devint rapidement dépendante... Et ses fonds diminuèrent en conséquence… Le jour où elle se retrouva sans le sou au point de ne plus pouvoir payer sa note, ce fut sans ménagement qu’elle fut jetée hors d'une taverne.

« Sale trainée » Lui donna t’on comme seule explication. Une trainée, c’est sans doute ce qu’elle était devenue, effectivement… Mais elle n’avait pas grande conscience morale de toute manière, le plus important c’était que cela ne se sache pas ou du moins que ses oreilles ne sachent pas que cela se sache…

Allait-elle se réduire à la mendicité ? Une telle possibilité pour elle était inenvisageable. Allait-elle travailler pour vivre ?... Elle n’avait qu’une vague idée de ce que pouvait être le travail de toute manière… Non, ce qu’elle n’avait pas, elle irait le prendre là où on peut le trouver…

Sournoiserie :

Une odeur nauséeuse parvenait à ses narines… Ses yeux lui piquaient désagréablement… Elle semblait réveillé pourtant au sein d’elle-même le rêve continuait…

C’était un homme corpulent, vêtue de manière excentrique. Son regard était celui d'un homme vicelard et abject, le genre d’homme qui avait toujours écoeuré Valencia. Il était de passage à la porte de Baldur, donc son absence ne poserait guère de problème, et suffisamment riche pour disposer d’une garde personnelle, des mercenaires apparemment.

L’idée de Valencia était assez simple, il ne s’agissait pas d’égorger l’homme dans la rue pour lui prendre sa bourse, mais bien de se « débarrasser » de tous les biens dont il pouvait disposer. Pas de plan machiavélique ou d’idée de génie, juste l’utilisation de ce regard vicelard qui la suivait depuis une semaine déjà et la volonté que cela se finisse… dans un bain de sang, dont elle serait la première responsable.

Elle s’avança vers la caravane du marchand, un doux sourire aux lèvres. Ses doigts fins vinrent tapoter légèrement sur l’épaule de l’homme. Celui ci était visiblement occupé à préparer ses affaires pour le départ. Un peu surpris, l’homme se retourna dans la direction de Valencia.

Deux grands yeux marron, un visage rond et candide…. Innocente…. On lui donnerait le bon dieu sans confession…

Un léger sourire sourire vicelard aux levres, l'homme vint poser ses deux yeux globuleux sur le corsage échancré de Valencia.

Un corps aux formes pleines et voluptueuses, alors qu’elle atteignait tout juste l’âge adulte, un sourire charmant toujours affiché…. Sublime… On lui offrirait le monde pour une étreinte rapide…

L’homme bafouilla quelques instants, la bave aux lèvres, alors ses yeux semblaient vouloir lui sortir des orbites.

« Je puis quelque chose pour toi, mon enfant ? » Demanda l’homme d’une voix qui semblait garder une certaine assurance.

« Vous allez dans le Nord, sire ? » Demanda Valencia d’une voix suave, un doux sourire aux lèvres.

« Effectivement, à Eau Profonde plus précisément. Besoin d’un transport sur, peut être ? »

Valencia acquiesça d’un léger hochement de tête, son sourire un peu plus large et charmant. Mais dans son esprit, c’était bien autre chose qui bouillonnait…

Un esprit tordu, fasciné par le gout du sang, propice à l’alcoolisme… Folle à lier ? Elle masquerait cette image, sous un nuage d’apparence, pour mieux parasiter ses victimes.

Dans son imagination, elle lui crachait dessus, le couvrait de parole venimeuse, pour finir par l’éventrer, libérant ses tripes à l’air. Mais de ces pensés là, on ne voyait rien. Valencia était experte dans l’art de jouer avec les apparences, simuler la joie ou la jouissance, faire croire à de bons sentiments…

Le plus important c’est qu’à la fin, après avoir accompli sa tache, elle ne soit plus qu’une ombre pour tout ce qui pourrait encore l’entourer. Une ombre qui disparaitrait dans l’obscurité pour mieux ressurgir à la lumière à un autre endroit, à un autre moment.

Elle suivit donc la caravane du commerçant, lors de son trajet vers Eau Profonde. Sensible à ses charmes, l’homme du nom d’Alrik s’efforça de la couvrir de tous le luxe et toutes les attentions qu’une reine pouvait exiger. Sans doute, dans l’espoir secret, que Valencia lui offre un jour ses charmes de son plein grès. Valencia joua parfaitement le jeu, refusant adroitement toutes les propositions sous entendus de l’homme, sans jamais lui retirer totalement la carotte du nez…

Lorsqu’elle sentit Alrik et ses quatre mercenaires totalement en confiance, Valencia comprit que c’était le moment pour agir. Elle attendit le début de la nuit pour agir… Alrik refaisait encore ses comptes dans la caravane, comme tous les soirs… Il ne dormait pas beaucoup, presque jamais… Et Valencia le regardait faire, un verre de vin à la main, comme à son habitude… Deux grands yeux marrons curieux, attentives aux moindres gestes de l’homme… Semblant l’admirer à chaque instant, comme perçant une beauté caché à travers la laideur d’Alrik.

« Mon enfant, pourquoi n’irais tu pas servir à boire à nos hommes… Il leur faudra bien cela pour tenir la nuit, il fait froid dehors… » Il fallait reconnaitre cela à Alrik… Il faisait attention aux personnes qu’il employait… Etait ce par conscience professionnelle ou par simple désir de diminuer les risques d’une possible mutinerie ? Valencia ne le sut jamais et à vrai dire, elle s’en moquait bien. Elle ne voyait en Alrik qu’un porc abject qu’elle allait bientôt égorger.

« Mais bien sur, c’est le minimum que je puisse… » Répondit elle, avec son habituel timbre de voix doux et suave.

Elle se dirigea près du petit buffet pour en sortir une bouteille de vin, ainsi qu’une fine dague ouvragée. Il existe mille et une manière de tuer un homme, Valencia, elle, choisissait toujours les plus sanglantes...

Arrivant par derrière, elle planta violement la pointe de la dague dans la pomme d’adam d’Alrik, pour ne pas lui laisser le temps de pousser le moindre cri. Puis en un mouvement lent, elle fit remonter la lame le long de la gorge, jusqu’à la hauteur du menton. Un petit sourire, plus vicieux qu’à l’habitude, se dessina sur les lèvres de Valencia. Le plus dur dans ses moments là, c’était toujours de faire attention à ne pas salir sa tenue. Elle se devait d’être présentable.

Elle déboucha la bouteille de vin, son regard posé sur le sang écarlate qui dégoulinait de la gorge du cadavre. Elle but une bonne gorgée au goulot, puis ouvrit un petit coffret posé sur le bureau. Elle l’avait ouvert par hasard une fois et avait été assez surprise de son contenu…

Des fioles… Divers poisons en tout genre… Ainsi qu’une petite liste expliquant les effets de chacun des poisons. Il y en avait des particulièrement violents et douloureux… d’autres n'étaient de simple somnifère. Certains pouvaient être ingurgités ou enduit sur une lame… Valencia n'etait pas difficile, elle prit celui qui lui convenait et versa le contenu de la petite fiole dans la bouteille de vin…

Le réveil :

Rien d’autres que les hurlements d’agonie qui résonnaient dans sa tête… L’image s’estompait, comme si du sang recouvrait son champ de vision…

Elle se souvenait que l’un des mercenaires avait refusé le vin… Elle n’avait pas hésité bien longtemps et pendant qu’il avait le dos tourné, alors que les autres buvaient sans se soucier, elle lui avait fracassé le crane avec la hache qui servait à couper le bois. Le sang avait giclé sur son visage, puis tout était devenu flou l’espace d’un instant… Elle avait ressentit une violente douleur à l’épaule, avant de s’évanoui.

« Tu…. Tu… m’entends ? »

Un son… Une voix…. Provenant de partout et de nulle part… Une voix dans sa tête.

Valencia essaya de se redresser, mais un violement pincement à l’épaule droite la rappela aussitôt à l’ordre. Une dague traversait son épaule de part en part, la maintenant clouée au sol.

« Vous m’entendez dame ? » Fit une voix d’homme.

Valencia voulu relever la tête pour chercher l’homme du regard.

« Ne bougez surtout pas dame…. Vous allez vous faire mal… »

« Que… Que c’est il passé ? »

L’homme resta silencieux quelques instants, comme songeur.

« Euh… Eh bien, j’aimerai bien le savoir dame…. J’ai d’abord pensé à des bandits… Mais certains des corps ne portent aucune blessure, ils ont été empoisonnés, je pense. Vous avez une idée de ce qui a bien pu se passer ?»

« Je… Je…. »

Valencia bafouilla quelques mots difficilement compréhensibles. Elle même n'avait plus qu'un vague souvenir des derniers instants.

« Ca va aller dame… Ne bougez pas… Je vais vous soigner, mais je voudrais d’abord voir, si il n’y a pas un autre survivant dans la caravane »

Valencia tiqua aux derniers mots de l’homme…. Il est évident qu’après avoir vu le cadavre d’Alrik, il ne tarderait pas à avoir des soupçons.

« C’est le vin qui devait être empoisonné…. » Fit l’homme avant de disparaitre dans la caravane.

Valencia déglutit, elle n’avait plus la force de se battre, mais il était hors de question pour elle que cet homme puisse s’en tirer en ayant quelques soupçons à son sujet. Elle attrapa la poignée de la dague de sa main gauche et essaya vainement de l’extirper de ses chairs.

« Que… Que c’est il passé ici ? » Dit l’homme en ressortant de la caravane, quelques instants plus tard, le visage livide.

« Je…. Je ne sais pas… » Murmura Valencia.

« Vous… Vous ne savez pas, dame ? Il y a un homme dans un état lamentable… Je doute que ce soit de simple bandit, on dirait que celui qui a fait cela à prit du plaisir dans son acte »

« Je…. Je…. »

Valencia tourna de l’œil et s’évanouit pour de bon. Prit du plaisir dans son acte…. Les mots résonnèrent dans son esprit. « Oui, j’ai prit du plaisir à faire couler le sang de cet être libidineux et alors ? » Il fallait que personne ne le sache…. Il le fallait, c’était nécessaire… Quelle qu’en soit les conditions…

Les soupçons de l’homme auraient du se porter directement sur Valencia… Tout laissé porter à croire qu’elle n’y était pas pour rien dans cette histoire… Pourtant, plus il la regardait, plus il comprenait qu’elle ne pouvait pas être coupable. Un visage, si doux, si innocent, on aurait dit un ange…. Elle semblait être le calme et l’innocence incarnée… Et puis, qui était-il pour penser soupçonner une victime dans cette histoire ?

L’homme soigna Valencia du mieux qu’il put, lui prodiguant toutes ses attentions. Il enterra aussi les corps des cinq hommes, puis, comme si cela allait de soi, s’appropria toutes les richesses d’Alrik… Du moins c’est ainsi que Valencia perçut la chose.

Lorsqu'elle se réveilla sur une couchette dans la caravane, ils étaient déjà bien loin de leur point de départ.

« Vous étiez en mauvaise forme, je me suis permis de faire un passage dans un village pour prendre de quoi vous soigner correctement. J’espère que vous ne m’en voulez pas, dame… » Expliqua plus tard l’homme, alors qu’ils étaient arrêté pour la nuit.

« Non, vous avez bien fait sire… J’aurais agi tout comme vous dans ce cas là. » Répondit Valencia.

Elle arborait toujours le même sourire doux et charmant, si bien que l’homme n’y décela aucune trace d’hypocrisie, juste de la sincérité. Quelque chose qui appelait à la confiance… Mais dans l’esprit de Valencia, c’était déjà un autre appel qui résonnait. Cet homme l’écœurait… Nul doute qu’il comptait s’approprier quelque chose dans cette affaire. «C’est moi qui fais le sale boulot et toi, tu t’appropries tout le butin, c’est cela ? » Pensa t’elle en son for intérieur. Elle n’allait pas laisser passer cela, c’était hors de question.

« Mais… Enfin, pardonnez moi d’insister dame… Je sais que cela peut être dur pour vous. J’ai peut être tort de vous le demander, mais pourriez vous me raconter ce que vous avez vu… »

Le minimum de la part de cet homme aurait du être de se présenter, mais… Non... Même pas…

« Non… Non… Vous avez raison…. Je…. Je vais tout raconter… »

Valencia s’assit sur la couchette pour détailler l’homme de ses deux grands yeux marron, son sourire s’élargit alors un peu plus, comme admiratif devant les traits de l’homme… C’était un jeune homme d’à peine plus de vingt ans, tout ce qu’il y a de plus banal…. Elle n’avait pas besoin d’en savoir plus et elle ne voulait surtout pas en savoir plus.

Son épaule droite était encore trop douloureuse pour qu’elle puisse s’en servir, mais elle n’était pour autant entièrement démuni.

« Il y a deux bouteilles de vins rouge dans le buffet, vous pourriez me servir un verre sire ? »

« Mais bien entendu, dame… »

L’homme se dirigea vers le buffet. Valencia profita de cet instant de répits pour trouver quelque chose, n’importe quoi, pour régler la situation, de manière rapide et brutale. Finalement, elle se releva péniblement de sa couchette et se dirigea vers l’homme.

« Vous devriez rester couchée dame » Conseilla l’homme, en fouinant dans le buffet.

Sans plus attendre, Valencia donna un violent coup de pied entre les jambes de l’homme. Un violent spasme parcourut alors son épaule droite bandée, manquant de la déséquilibrer. Elle fit un pas en arrière pour reprendre son équilibre, avant de reporter toute son attention sur l’homme plié en deux de douleurs. Elle prit ensuite une bouteille de vin dans le buffet et la fracassa de toute ses forces sur le crane de l’homme. Une si bonne bouteille… Mais ce n’était pas le moment de faire dans les sentiments, Valencia acheva l’homme en lui donnant plusieurs coups de pied bien senti à la tête.

Elle prit toute l’or et les richesses qu’elle put transporter sur un cheval, puis pour cacher ses traces mit le feu à la caravane.

Ces souvenirs de mort et de sang resteront gravés en elle… Ces morts dont elle est entièrement responsable. Chaque jours, elle se remémore leur visage et, chaque jour, elle se rassure des raisons de ses actes… On agit toujours dans un but précis… Juste que parfois, ces raisons ne peuvent être comprises pas d’autres…

Quelques années ont passé et Valencia semble s’être assagie dans ses actes. Sans être vraiment plus mature, elle se sentait grandi. Les biens dérobés à Alrik lui avaient suffit pour vivre dans une certaine mollesse, sans qu’elle se permette pour autant de vivre dans le luxe.

C’est ainsi que ses pas finirent par la conduire à Luskan, sans vraiment plus de raisons que celles qui l’avaient conduit à la Porte de Baldur. Mais sa folie demeure et si les occasions de la mettre en œuvre se font plus rares, Valencia demeure une femme qui a du sang sur les mains.